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     Organisée pour la première fois en 2006 et reconduite sans interruption depuis (à l’exception de l’année 2020, en raison de la pandémie), la biennale des arts du cirque et du voyage «Karacena, les artistes à l’abordage de la ville» est un rendez-vous artistique estival unique à Salé et dans le reste du Maroc.

 

     Fondée sous l’égide de l’AMESIP (Association Marocaine d’aide aux Enfants en Situation Précaire)

présidée par Touraya Jaïdi Bouabid, la biennale est portée depuis sa création par l’École Nationale de Cirque Shems’y (Salé), pour laquelle elle est une plateforme de choix pour la professionnalisation de ses apprentis, qui forment le cœur de la programmation.

 

     Par la diffusion des spectacles créés au sein de l’école mais aussi grâce à l’opportunité qu’elle

offre aux apprentis (actuels et passés) de l’école de rencontrer d’autres artistes et formes, Karacena est une expérience essentielle ainsi qu’une occasion unique de connaitre et de se faire connaitre du milieu professionnel ; riches de cette expérience, les apprentis sont mieux préparés aux exigences du monde professionnel.

 

     Soutien indispensable de la démarche de production de spectacle vivant solidaire de l’École

Nationale de Cirque Shems’y, Karacena participe à faire de chaque collaboration artistique une histoire de vie.

 

     L’école engage des partenariats pérennes avec des artistes (metteurs en scène, chorégraphes…) et

accompagne leurs projets de leur conception à leur première diffusion, notamment grâce à la biennale, qui en favorise la diffusion. Chaque projet est ainsi pensé comme un compagnonnage entre un lieu de formation artistique (l’École Nationale de Cirque Shems’y), les apprentis, les artistes professionnels (en résidence ou formateurs) et la biennale. Cela permet d’engager les artistes dans un continuum de relations professionnelles qui donne du sens et de la valeur à chacune d’elles et, en bout de course, profite à la ville et à ses habitants.

 

     Ces collaborations fructueuses et continues permettent par ailleurs à Karacena d’être, bien plus

qu’un espace de diffusion, au cœur du processus de création, renouvelant à chaque édition les expériences créatrices et défendant l’idée d’une qualité et d’une exigence artistiques accessibles au plus grand nombre, des formes les plus intimes aux plus monumentales.

 

     C’est avec cet esprit d’ouverture vers les publics que Karacena tisse des liens dans la ville entre

histoire, mémoire, patrimoine, architecture et création contemporaine. Ce faisant, en combinant formation, création, présentation et partage, la biennale propose une expérience de médiation unique entre des artistes, une ville et ses habitants.

 

     Cet engagement fort sur le territoire lui permet d’accompagner l’essor de la ville tout en œuvrant 

au développement d’une politique culturelle et artistique durable.

 

     C’est d’ailleurs ce lien essentiel entre les artistes et l’espace public qui a inspiré le nom de

« Karacena » (« corsaire » en arabe). Tels les nombreux corsaires qui ont marqué l’histoire de Salé en faisant de la ville le port d’attache de leurs expéditions maritimes, durant la biennale les artistes et apprentis circassiens de l’école de cirque partent (en sens inverse) à l’abordage de Salé et du Maroc pour présenter leur travail, en investissant les différents lieux du patrimoine, dans un esprit d’aventure, d’ouverture et de partage.