Les créations et artistes associés
Karacena ne se construit pas seulement autour d’une programmation comme beaucoup de Festivals à travers le monde mais la biennale pense chaque collaboration artistique dans une histoire de vie, un accompagnement de projet, un compagnonnage entre un lieu de formation artistique, l’École Nationale de Cirque Shems’y, et des artistes créateurs qui sont donc amenés à faire évoluer leur posture au cours de la collaboration.
Tantôt artistes en résidence, tantôt artistes formateurs partageant leur démarche de travail avec les apprentis artistes de l’École Nationale de Cirque Shems’y, tantôt metteur en scène ou chorégraphe d’une présentation ou d’un spectacle interprété par les apprentis artistes, les artistes associés sont engagés dans un continuum de relations professionnelles qui donne du sens et de la valeur à chacune d’elles.
Ces postures artistiques complémentaires garantissent la mobilité intellectuelle et artistique des intervenants qui assument des responsabilités différentes et complémentaires dans Karacena 2018 autant que dans les cursus de formation de l’École Nationale de Cirque Shems’y. Le lien professionnel qui s’établit se charge progressivement d’une solidarité et d’une dimension humaine qui favorise la confiance et la capacité du projet à prendre des risques artistiques. Inonder la ville de propositions artistiques inspirées par la ville elle-même aux artistes associés, chercher une proximité maximale avec la population, une connivence dans l’étonnement poétique sont les défis de Karacena 2018, Faire Monde.
Après une formation d’architecte en 1978, la passion du théâtre lui propose de vivre les métiers de comédien, metteur en scène et professeur de théâtre. La vie l’amène à travailler avec des publics enfermés dans leurs corps (prison, handicapés physiques, …) ou dans leurs têtes (handicapés mentaux, autistes, …) Aujourd’hui, avec la compagnie, Les Moissonneurs des Lilas, il mène des actions de sensibilisation ainsi que des spectacles auprès des migrants, enfermés hors des frontières de l’Europe.
Musicien multi-instrumentiste d'origine iranienne, Arash Sarkechik joue avec les ryhtmiques et les sonorités pour passer d'un style à l'autre, avec, comme fils conducteurs, cette énergie qui se dégage de ses interprétations scéniques d'une part et de l'autre cette poésie qui semble guider à tous moments chacune de ses compositions.
Flûtiste de formation classique et jazz, il se sert aujourd'hui aussi bien d'instruments traditionnels, classiques ou numériques au sein de formations diverses, passées ou présentes.
Ainsi, en tournée, énergique avec Kalakuta Orchestra ou Emzel Café , dans la finesse avec son frère Nima Sarkechik ou, un ukulélé à la main avec le B.U.S., il nous montre que la musique peut être abordée sous bien des formes, toutes aussi prenantes et utiles les unes que les autres, comme faisant partie d'un même langage.
Non content de co-animer ou diriger ses propres idées, il a participé sur scène ou en studio à plus d'une douzaine de projets dont Djemdi ou encore Smadj.
Le dernier-né de sa faim musicale, PAN, met en relation les sons acoustiques et électro avec la poésie, pour un univers une fois de plus remarquable et original.
Depuis septembre 2013, il est engagé comme compositeur pour la création de bandes originales de spectacles. La danse contemporaine avec la compagnie Sylvie Guillermin et le Cirque avec l'école nationale de cirque de Shems'y. Il a dirigé la création musicale du spectacle d'ouverture du XXème Festival des Musiques sacrées de Fès au Maroc qui fut joué ce 13 juin 2014 a Bab al Makina (Fès).
Lors de Karacena 2014, il a mené la création musicale du spectacle de la compagnie Sylvie Guillermin « Le Bal » et « Ondes ». Pour cette nouvelle édition Arash Sarkechik est musicien interprète de "Birds sur la branche" de Sylvie Guillermin.
Musicien : compositeur, interprète, formateur
Originaire de Dijon, Jérôme Vion vit et travaille à Grenoble depuis 1987. Il débute en tant que photographe, puis abandonne cette activité vers 1995 pour se consacrer à la musique.
Autodidacte, il a participé à divers projets en groupe en tant que batteur et/ou percussionniste, plus occasionellement en tant que chanteur (musiques amplifiées, musiques improvisées, chanson, batucada…), dans différents formats de représentation (du solo au big band). Son travail de musicien est souvent associé à d'autres formes d'expression (théâtre, danse, vidéo, performance…) pouvant faire appel à divers registres de compétence, parfois simultanément (composition, interprétation, conception de dispositifs…). Circulant continuellement de son home-studio à la scène, il compose et réalise de nombreux artefacts : musique originale, habillage sonore.
Au fil des projets et des rencontres artistiques, il développe une démarche personnelle, instinctive et sensible, qui associe des instruments de facture primitive à des instruments électroniques et des logiciels.
Dans la continuité de sa production musicale, il conçoit et conduit des ateliers de pratiques artistiques auprès de tout public, dans des contextes variés. L'utilisation de la musique en tant que vecteur d'expérimentation et dynamique d'expression dans des contextes sociaux et éducatifs sont parties intégrantes de sa démarche artistique.
Instruments de prédilection :
batterie, berimbau, pandeiro, conques, chant, échantillonneurs, logiciels et contrôleurs MIDI, jouets électroniques et lutherie sauvage…
Les artistes associés
Fatym Layachi
Née en 1983 à Casablanca, Fatym Layachi entre dans le monde du cinéma presque par hasard. À 17 ans, elle est repérée, dans la rue, par le réalisateur Hakim Noury, qui lui offre le premier rôle dans son long-métrage Une Histoire d’Amour.
En 2005, elle tourne dans le long-métrage Marock de Leila Marrakchi, avant d’aller chercher denouvelles expériences ailleurs dans le monde.
À son retour à Paris, Fatym Layachi retourne sur les bancs de la fac et présente son mémoire de fin d’études, dédié au rock et à la littérature. En 2009, elle revient s’installer au Maroc et fait la rencontre de la compagnie Dabateatr, pour laquelle elle commence par une lecture des Quatrains d’Omar Khayyam qu'elle traduit en darija. En 2010, elle joue dans la pièce Confidences, écrite et mise en scène par Jaouad Essounani. Elle travaille ensuite comme actrice dans des longs-métrages, des séries télévisées au Maroc.
Depuis plus de deux ans elle signe également un chronique hebdomadaire dans le magazine TelQuel.
En 2012, Fatym Layachi se lance dans la mise en scène au théâtre avec une création autour de la révolte intitulée « Je dis non », qui a été jouée pour la première fois en décembre 2012 à Casablanca puis à Paris en juin 2013. En 2014, elle entame un projet pluridisciplinaire ayant pour thématique l’Andalousie, intitulé Rallumer les Etoiles, et qui s’étend jusqu’en 2017. Il intègre plusieurs spectacles ayant vu le jour en 2014 et en 2015. Le premier, fruit d’une résidence artistique à Casablanca, s’appelle Kan ya Makan, et raconte en musiques, poésies et vidéos une métaphore d’Al-Andalous, autour de la rencontre du luth et de la guitare. Il a été joué dans plusieurs festivals du royaume (Chefchaouen, Mawazine, etc.) Le deuxième, nommé Majalis, est un parcours musical à travers le patrimoine musical judéo-arabe du Maroc andalou. Cette année l’Ecole Nationale de Cirque Shems’y a demandé à Fatym Layachi de créer un spectacle avec les apprentis artistes pour l’édition 2016 de Karacena. « Saltimbanques » se jouera à Bab Lamrissa le 21 et 28 août.
GuillaumeBertrand
Guillaume BERTRAND commence sa carrière professionnelle comme acrobate (issu du CNAC - 8ème promotion), mettant son talent d’interprète au service d’autres créateurs charismatiques comme François VERRET (Sur l’air de Malbrough), Guy ALLOUCHERIE (C’est pour toi que je fais ça !), Philippe GOUDARD (le cirque Nu), Roland AUZET (le cirque du Tambour), ou encore la compagnie Métalovoice (Oratorio industriel, la Presse)…
En 2003, il rejoint Josef NADJ pour “Il n’y a plus de firmament” qui sera le premier d’une série de 5 spectacles en sa compagnie.
Viendront ensuite “Comédia Tempio”, “Woyzeck”, “les Philosophes” et “Asobu” créé dans la cour d’honneur du Palais des Papes à Avignon, en 2006.
Artiste associé de la Compagnie du 13ème Quai depuis 1998, Guillaume revendique une forte polyvalence artistique.
Artiste prolifique, en 16 ans, il engage sa création dans pas moins de 37 pièces aux formats et esthétiques multiples, allant du solo comme “Versus 8.4”, à des spectacles à la distribution plus importante, comme “Les Traceurs”, parcours d’acrobatie urbaine pour 41 acrobates et 10 musiciens de Batucada.
Chercheur insatiable, poussé par ses divers projets artistiques, il n’hésite pas à retrouver le chemin de l’apprentissage en se formant aux artifices de groupe K4 avec “Groupe F”, au montage vidéo sur station “Avid Media Composer” au Cifap et aussi de nombreuses autres approches autodidactes.
Guillaume est convaincu que l’artiste qui crée doit transmettre son savoir faire comme une sorte d’empreinte sur l’avenir.
Partager l’expérience, comme d’autres compagnons de route l’on fait avant, est un axe fort dans sa démarche artistique devenant également pédagogique.
C’est ainsi que depuis plus de 10 ans, il met ses compétences de metteur en scène et ses talents de créateur au service de jeunes artistes, en les accompagnant dans leur propre démarche (Apprentis de l’Académie Fratellini, Circo Zoé, Adrien MONDOT, Si Peu Cirque, Fearless Rabitts, …).
Il collabore aussi avec d’autres créateurs pour leurs propres projets de créations comme AMCB pour le Mouvement de l’Aira, ou Vincent GOMEZ pour Soldat de Plume, au SSACC de Séoul en Corée.
Depuis 2009, il intervient à l’école nationale de cirque Shems’y à Salé au Maroc, tantôt en dirigeant des ateliers autour de l’acrobatie et du mouvement, tantôt comme metteur en scène, ou créateur au service des apprentis, les guidant dans leurs premières écritures, “Awal Qalam”.
SophiaPerez
Sophia est née à Casablanca, elle découvre le cirque à 12 ans à Piste d’Azur en France. En 1999, elle intègre le cursus du Centre National des Arts du Cirque à Châlons-en-Champagne, elle se forme comme voltigeuse (cadre aérien, portique coréen) et en sort diplômée en 2003.
Sophia cofonde le collectif Cheptel Aleïkoum et participe à de nombreux évènements avec cette compagnie.
En 2005, elle créer la compagnie Cabas, avec Nedjma Benchaïb, dans laquelle elle travaille en tant qu’auteure, interprète et metteur en scène.
En 2009, elle monte le spectacle « Les yeux pour » en tant que metteure en scène dans lesquels elle aborde des questionnements qui lui tiennent à cœur, comme la place de la femme et la riche complexité de la mixité culturelle.
De part sa condition de femme, et sa double culture, Sophia se sent concernée par ces sujets et trouve que son art et ses œuvres doivent tenter de transmettre ces cheminements constants.
Sophia intervient à l’école Shems’y depuis de nombreuses années en tant que pédagogue pour des questions de voltige ou comme metteure en scène. Plusieurs projets qu’elle a monté en collaboration avec l’école entrent en résonnance avec ses aspirations. Cette année elle dirigera la création « A la manière des cigognes » qui réunira les élèves de l’Ecole National des Arts du Cirque de Rosny et les apprentis artistes de l’Ecole Nationale de Cirque Shems’y.
Sylvie Guillermin
C'est certainement au cours de son parcours d'interprète des compagnies d'Hervé Diasnas ou de Marc Neff que naît pour Sylvie Guillermin sa passion du nomadisme. Depuis 1988, alors qu'elle crée à Grenoble son premier solo et dans le même temps, sa compagnie, elle n'a pas cessé de tisser des liens au fil de ses voyages en Finlande, au Vietnam, à Singapour, et plus récemment dans l'Océan Indien et donc au Maroc. De même en France où les résidences sont autant d'occasions pour elle de faire des rencontres, de développer son équipe de collaborateurs, ses créations et son goût de la transmission.
Si Sylvie Guillermin sculpte sa danse jusque dans les plus fins détails, c'est pour y questionner la condition humaine.
Avec gourmandise, elle enrichit son univers poétique par des croisements avec des artistes venus du cirque, de la peinture, du théâtre, de la chanson ou de la musique. Aujourd'hui, plus de 25 ans après sa création, la chorégraphe intensifie le lien étroit qu'elle entretient avec les territoires et les habitants qui les peuplent, à quelques kilomètres de chez elle comme à l'autre bout du monde.
Créations chorégraphiques interdisciplinaires, accompagnement et développement de projets amateurs, formation d'artistes professionnels, résidences artistiques en collèges et lycées, ateliers de pratique chorégraphique en milieu scolaire ; autant de volets par lesquels elle confirme sa capacité à développer les interactions nécessaires à tout projet artistique ouvert sur le monde.
C'est en 2010, dans le cadre d'un projet de résidence artistique au Lycée Descartes de Rabat, que Sylvie Guillermin a été amenée à faire la connaissance d'Alain Laëron, des responsables de l'AMESIP, de l'Ecole Shems'y et de ses élèves.
Fidèle à sa démarche, la chorégraphe était à la recherche de partenaires locaux pour développer des projets communs et organiser des croisements. Elle ne se doutait alors pas que cela déboucherait sur un partenariat au long cours sur le plan de la formation et de l'accompagnement des apprentis circassiens vers la création et par conséquent vers la professionnalisation.